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Consumérisation : Les DSI au pied du mur selon IBM et IDC

Mobilité - Par Guillaume Rameaux - Publié le 12 décembre 2011
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La pression s’accentue sur les épaules des responsables informatiques. Comme le montre une étude IDC commanditée par IBM. Smartphones et tablettes personnels se connectent aujourd’hui au système d’information de l’entreprise, avec ou sans leur accord.

Consumérisation : Les DSI au pied du mur selon IBM et IDC

La consumérisation est en marche. Et avec elle, de nouvelles problématiques pour les DSI. IBM et IDC se sont intéressés à ces nouveaux usages impulsés par une nouvelle génération d’employés équipés de smartphones et de tablettes tactiles et à la différence de point de vue entre DSI et salariés. Une étude a donc été réalisée auprès de 206 utilisateurs et 100 responsables informatiques de grandes entreprises en France.

Selon les résultats de l’enquête, l’utilisation de ces terminaux mobiles va aller en s’accentuant. 17 % des entreprises vont accroître le nombre de salariés équipés en smartphones et 18 % celui en tablettes d’ici 6 mois. Le pourcentage est encore peu élevé mais les entreprises devront, qu’elles le veuillent ou non, devoir gérer une augmentation du nombre d’appareils connectés à leur système d’information. Les salariés ne semblent pas vouloir attendre le feu vert de leur Direction informatique pour profiter des avantages de la mobilité.

Accompagner le changement ou le subir

Les deux tiers des collaborateurs interrogés par le cabinet d’étude indiquent déjà utiliser leurs outils personnels pour leur travail. 78 % d’entre eux s’en servent pour accéder à leur messagerie et 66 % pour consulter leur agenda.

« Les entreprises devront faire un choix entre être le moteur de ce changement et l’accompagner ou le subir et se transformer en pompiers du système d’information en colmatant les failles de sécurité qui vont inévitablement se présenter », résume Nathalie Feeney, analyste chez IDC.

Les responsables IT semblent toutefois avoir une mauvaise visibilité de la situation. À la question « Constatez-vous dans votre entreprise l’usage d’environnements (terminaux) personnels de salariés dans le cadre professionnel ? », ils sont 32 % à répondre par la négative et 44 % à évoquer une pratique « marginale ». Des réponses bien éloignées de la réalité, qui prennent tout leur sens quand on sait que 73 % des salariés qui utilisent effectivement leurs propres outils admettent le faire sans consultation préalable avec la DSI.

Une défiance également compréhensible étant donné la position des services IT. Seuls 18 % se disent prêts à intégrer les environnements personnels au système d’information de l’entreprise si la tendance venait à se développer. Près de la moitié se contenterait d’une tolérance de l’usage associé à une charte d’utilisation et 34 % refuseraient tout bonnement l’accès des terminaux personnels au SI.

« Les DSI freinent des quatre fers », affirme l’analyste. « Ils considèrent que le risque est trop important, même s’ils y voient des intérêts ». Un point sur lequel, utilisateurs et responsables informatiques semblent enfin s’entendre. Des deux côtés de la barrière, on évoque les bénéfices que pourraient apporter l’usage de smartphones et tablettes en entreprise. Réactivité, productivité, confort et image vis-à-vis des clients sont largement cités.

L’obstacle du multi-OS

La question qui se pose est donc de savoir quelles sont les difficultés rencontrées par les administrateurs qui ralentissent cette transformation. Aucune réponse ne semble vraiment se dégager de l’enquête. L’ensemble des neuf propositions récolte entre 54 % et 68 % des suffrages (voir tableau ci-dessous). L’adaptation des applications existantes à de nouveaux OS arrive toutefois en tête des préoccupations. Pas simple en effet de supporter le panel de systèmes d’exploitation mobile sur le marché surtout sur un marché aussi fluctuant. D’après les derniers chiffres de Gartner, Android a vu sa part de marché bondir de 27,2 % en seulement un an pour arriver à 52,5 % au troisième trimestre 2011. Mais Symbian (16,9 %), iOS (15 %), BlackBerry OS (11 %), Bada (2,2 %) ou Windows Phone (1,5 %) sont autant d’environnement qui vont engendrer des demandes spécifiques d’intégration de la part de leurs utilisateurs.

Pour rapprocher ces demandes et les pratiques d’entreprises, IBM et IDC mettent en avant le « store » applicatif. Popularisé par l’AppStore d’Apple, le portail d’applications est devenu familier à tous les utilisateurs de smartphones. 63 % des salariés y sont favorables alors que 80 % des entreprises n’ont pas de projet de ce type. « Les DSI n’ont pas saisi l’ampleur du phénomène », insiste Nathalie Feeney, s’appuyant toujours sur des données chiffrées. En 2011, 2,7 millions de tablette auront été vendues en France. L’année prochaine ce sont 4,5 millions d’unités qui devraient trouver preneur, à 93 % dans le grand public.

« La mobilité est un très grand challenge et nous allons fournir les outils pour faire face à cette problématique », assure Philippe Bournhonesque, Directeur Stratégie Software Group. IBM compte notamment sur sa plateforme Mobile Technology Preview pour le développement d’applications mobile et sur Tivoli Endpoint manager pour l’administration des flottes mobiles. « C’est notre produit stratégique pour les dix ans à venir », assure le responsable IBM.

D’après les chiffres IDC, le marché de l’administration et de la sécurité mobile connaît une croissance annuelle de 30 %. Il représente actuellement 76,3 millions de dollars rien que sur la zone Europe de l’Ouest.

Question : Selon vous, quels sont / seraient les principaux enjeux et difficultés, associés au déploiement d’environnements Smartphones et Tablettes media dans votre entreprise?

L’adaptation des applications existantes à de nouveaux OS 68 %
La gestion et l’intégration des nouveaux OS à l’infrastructure existante 62 %
Les coûts associés au développement de nouvelles applications d’entreprise 66 %
Les coûts de développement de nouvelle infrastructure IT supportant ces nouveaux environnements mobiles. 65 %
Les risques de perte de données (perte du terminal ou attaques malveillantes) 59 %
La conformité et la gestion réglementaire 57 %
Problèmes de sécurité et de gestion pendant les sessions d’accès en ligne ou à distance 55 %
Le développement, le déploiement et la gestion des applications 62 %
La gestion et le support du nombre croissant de terminaux (PC, tablettes, Smartphones, …) 54 %

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