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Tony Scott, « Corporate vice president et chief information officer chez Microsoft Monde » s’est prêté à l’exercice de la conférence de presse, vendredi 27 janvier lors de sa visite sur Paris. Il a évoqué son travail au sein de la firme de Redmond et sa stratégie face à la crise économique actuelle. Ancien CIO chez Disney puis chez General Motors, Tony Scott gère à présent un staff de 5.000 personnes. Autant dire qu’il doit garder la tête sur les épaules.

Sa méthode actuelle : Maîtriser les coûts de son infrastructure informatique, notamment par le biais de la virtualisation. « Aujourd’hui, 35 % de notre environnement est virtualisé. Cela passe du poste de travail à nos laboratoires. Ce chiffre devrait monter à 50 % d’ici le mois de juillet de cette année. »  Tony Scott met toutefois en garde les entreprises qui décideraient de stopper toutes dépenses : « je ne pense pas que ce soit une bonne idée » indique-t-il. « Ceux qui prônent cette politique, partent généralement au bout de deux ou trois ans. » En ce qui concerne son secteur, il précise que les dépenses sont stables et en légère baisse sur les investissements.

Faire son propre "cloud"
Son autre atout majeur, c’est la plateforme de communications unifiées. « Où que je sois, il suffit de brancher mon ordinateur sur Internet pour avoir accès à l’intégralité de mon bureau » déclare-t-il. La réduction des coûts passe aussi par le partage de document avec SharePoint ou la généralisation des Web conférences avec Round Table, qui permet d’organiser des réunions virtuelles. Résultat : moins de voyages, moins de temps perdu et une réduction du budget téléphonie « estimée à 60 % ».

Tony Scott indique cependant qu’il reste encore des efforts à faire : « C’est une question d’évolution et de génération. Nous encourageons tous ceux qui travaillent chez nous, à utiliser la plate-forme Live Meeting et nous observons que le partage de documents via SharePoint est privilégié par les jeunes. Le processus d’intégration de ce genre de technologie est toujours en cours ».

Les « Cloud Services » sont aussi de la partie quand il s’agit de réduire les coûts d’infrastructure. « Avec Azure, nous proposons aux entreprises de faire tourner leurs applications sur nos serveurs. Mais nous leur proposons aussi de construire leur propre nuage avec un certain nombre d’outils que nous leur fournissons. »

« Les CIO ont un rôle à jouer »
Le Green IT a lui aussi une place importante dans la stratégie de Tony Scott : « Les Web services demandent beaucoup de ressources informatiques. Nous mettons beaucoup d’efforts sur le développement de nos datacenters pour que ces derniers utilisent au mieux l’énergie, ou en mettent en place des architectures privilégiant le refroidissement par des courants d’air naturels et non par des climatiseurs. » Les mentalités évoluent d’après lui : « Il y a dix ans on nous disait qu’il ne fallait jamais éteindre son ordinateur et son serveur. Aujourd’hui, on sait que c’est le mauvais modèle. » Depuis, Microsoft revoit ses procédures de reprise en cas de désastre, dans l’optique de dépenser le moins d’énergie possible.

Autre priorité des DSI, la sécurité des données prend une place importante dans la stratégie de Microsoft.  « En plus des nouvelles mesures de cryptages, il faut aussi assurer le respect de la vie privée et une meilleure gestion des données » indique-t-il. Une tâche difficile quand on sait que Microsoft gère 6 datacenters à travers le monde pour un volume de données avoisinant les 7 péta-octets.

En revenant sur le sujet de la crise, Tony Scott a reconnu que les CIO avaient un rôle à jouer pour éviter ce genre de situation : «  Actuellement, nous sommes les mieux placés pour voir ce qui ne va pas au niveau financier » indique-t-il. « Je suis convaincu que l’on peut maintenant modéliser les systèmes financiers pour mieux les contrôler afin d’éviter les risques de banqueroutes. »

David-Julien Rahmil