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Déplacer les trames Token-Ring vers Ethernet

Tech - Par Renaud ROSSET - Publié le 24 juin 2010
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Déplacer des trames entre Token-Ring et Ethernet n'est pas simple. Les deux standards LAN n'ont pas grand chose en commun, et leur mariage peut s'avérer délicat, surtout si le budget équipement est limité. Il faut tenir compte des protocoles (AppleTalk, IPX, TCP/IP, SNA) utilisés à  l'heure actuelle sur votre LAN.

Certains, plus particulièrement
SNA, risquent d’obliger à  modifier globalement la configuration de tout le LAN
Token-Ring existant, pour assurer une bonne conversion.

La différence la plus importante entre les trames Token-Ring et Ethernet est leur
taille maximale: Token-Ring autorise jusqu’à  17,5 Ko, tandis qu’Ethernet plafonne
à  1,5 Ko. En cas de déplacement de gros blocs de données, la grande taille des
trames Token-Ring améliore considérablement l’efficacité du réseau parce qu’un
grand nombre d’octets ne nécessite qu’un petit nombre d’octets pour le gérer.

Mais les LAN contemporains ne remplissent généralement pas la mission pour laquelle
Token-Ring est optimisé: des transferts de fichiers massifs et simultanés.
Aujourd’hui, l’essentiel du trafic LAN est constitué de rafales de paquets, brèves
et sporadiques; hôte Web et serveur SQL sont les deux mamelles des LAN modernes.
Face à  ce type de trafic, les performances de Token-Ring et d’Ethernet se valent.

Lorsque de grandes trames Token-Ring doivent traverser un LAN Ethernet, ils faut
les fragmenter et les réassembler, au détriment des performances et, parfois,
de la simplicité. AppleTalk, IPX et TCP/IP permettent tous la fragmentation et
le réassemblage, contrairement à  SNA. Pour transférer des paquets SNA sur un backbone
Ethernet, il faut réduire la taille de trame maximale sur la totalité de l’équipement
LAN Token-Ring, à  la limite d’Ethernet: 1,5 Ko.

La conversion de paquets d’un type de LAN en un autre est compliquée du fait d’une
autre différence d’importance entre les paquets Ethernet et Token-Ring. Ces deux
techniques utilisent des adresses MAC (Media Access Control) de six octets. L’adresse
MAC est l’unique numéro de série gravé dans toute unité d’interface réseau. Malheureusement,
les deux technologies LAN ne concordent pas sur l’ordre des bits constituant les
octets d’adresse. Pour Token-Ring, le premier bit (le plus à  gauche) de chaque
octet est le plus significatif, tandis que pour Ethernet, il est le moins significatif.

Ainsi, une adresse MAC Token-Ring de 40:00:20:01:02:03 devient 02:00:04:80:40:C0
en Ethernet. Pour transférer des paquets entre les deux environnements, les adresses
MAC se trouvent dans l’en-tête de niveau 2 (pour plus d’informations sur la conversion
d’adresses, voir le chapitre 7 du PC Support/400 DOS Installation and Administration
Guide, SC41-0006.)

Alors que la conversion de niveau 2 est simple, certains protocoles de couche
3 (réseau) intègrent l’adresse MAC dans la partie « payload » ou en-tête de leurs
formats de paquets. Ainsi, IPX stocke l’adresse MAC de la station émettrice dans
l’une de ses zones IPX propriétaires, et les paquets de protocole de résolution
d’adresse TCP/IP encapsulent l’adresse MAC dans les requêtes et les réponses de
découverte d’adresse IP. Par conséquent, faisant de la traduction doit être capable
de décoder et de traduire les adresses MAC intégrées dans les couches supérieures
du protocole. Un tel processus n’a rien d’une science exacte, et il est souvent
pénalisant sur le plan du budget et des performances.

D’autres différences moins importantes entre Token-Ring et Ethernet ne vous concerneront
probablement pas, mais mieux vaut les connaître. Ethernet n’offre pas priorité
largement utilisée ou de mécanisme QoS (Quality of Service), tandis que Token-Ring
possède un mécanisme de réservation de priorité fonctionnant au niveau de l’adaptateur.
On peut donc attribuer une priorité supérieure au trafic local ou aux réponses
du serveur, par exemple. Des paquets Token-Ring empruntant le LAN Ethernet perdront
cet attribut de réservation de priorité, s’il a été défini. Fort heureusement,
peu de réseaux Token-Ring utilisent cela.

Dans le même esprit, Ethernet utilise un mécanisme de livraison différent de celui
de Token-Ring. Un échange de paquets Token-Ring fait l’objet d’un accusé de réception
de bout en bout, garantissant la livraison des paquets et imposant la retransmission
au niveau couche 2, jusqu’à  ce qu’elle réussisse.

En revanche, Ethernet ne garantit jamais l’arrivée des paquets à  destination,
et se contente de promettre une livraison « du mieux possible ». Si une ressource,
comme la bande passante ou l’espace mémoire-tampon, est nécessaire pour envoyer
ou recevoir un paquet, mais pas disponible, l’unité Ethernet se contente de rejeter
le paquet, laissant le soin aux protocoles de niveau supérieur de détecter l’erreur
et de la récupérer, en retransmettant le paquet manquant. Cela ne pose aucun problème
à  TCP/IP, conçu initialement pour Ethernet et qui traite la reprise dans les protocoles
d’application. Mais les applications SNA dépendent souvent de la fiabilité absolue
de transport de la couche 2, et n’offrent pas elles-mêmes de mécanisme de reprise
en ligne. Il faut veiller à  ce que le dispositif de conversion de Token-Ring en
Ethernet sélectionné, traite les paquets perdus pour le compte des noeuds Token-Ring
expéditeurs.

De nombreux et très divers dispositifs peuvent réaliser une traduction entre Token-Ring
et Ethernet, dans un large éventail de prix et de performances. On peut par exemple
utiliser un AS/400 avec deux NIC (une Token-Ring, l’autre Ethernet) pour acheminer
le trafic entre les LAN Token-Ring et Ethernet. On pourrait aussi acheter des
routeurs autonomes, des ponts Token-Ring/Ethernet, ou des switchs LAN en châssis
any-to-any. Le choix dépend de trois critères: combinaison de protocoles, budget
et besoin de rapidité. MB

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