En France, 31 % des budgets IT échappent au contrôle des DSI, ce chiffre atteint 37 % au niveau mondial.
DSI : le temps de l’innovation a sonné…
Avanade vient de publier une étude internationale sur l’évolution du rôle des départements IT. Nouveaux challenges à relever, prise de conscience, nouvelles fonctions de l’IT, Régis Ravant, Directeur Solution Avanade France & Belux (photo ci-dessus) nous éclaire sur le sujet et revient sur les enseignements clés de cette étude.
Évolution du rôle des départements IT
L’étude Avanade, menée auprès de 1003 cadres dirigeants, responsables de services et décisionnaires IT, révèle quelques chiffres tout à fait surprenants quant aux comportements français versus les comportements consolidés.
« Le budget, le contrôle et la gouvernance sortent de l’IT pour devenir des fonctions plus métiers » souligne Régis Ravant, notamment dans le domaine du marketing, de la grande distribution. Par ailleurs, Gartner estime que le Marketing disposera d’un budget IT supérieur à l’IT d’ici 2017. 37 % des budgets 2014 (chiffre mondial) alloués aux achats technologiques sont contrôlés par des départements autres que l’IT, chiffre porté à 31 % pour la France. 69 % des dirigeants, et notamment 81 % pour la France, pensent prendre des décisions plus rapidement sans l’intermédiaire et l’intervention de l’IT ! Enfin, 68 % des décideurs IT (74 % en France) pensent qu’ils n’ont pas le contrôle suffisant pour gérer tous les process (technologie, utilisation, sécurité) sur l’ensemble de l’organisation.
DSI : le temps de l’innovation a sonné…
De ce fait, le rôle du DSI change, notamment dans sa capacité à tenir un rôle de conseil auprès des divisions métiers, ce qui lui permettra de reprendre petit à petit ses prérogatives. 83 % (globalement) et 77 % (France) souhaitent que les DSI interagissent directement avec les clients et les partenaires. « A ce niveau, nous sommes dans des prérogatives plus élevées que purement technologiques » ajoute Régis Davant. Et, 67 % des entreprises françaises (66 % au niveau mondial) envisagent de développer le rôle de « fournisseur de conseils » aux fonctions métier dans l’IT au cours de l’année prochaine. La tendance s’oriente plus vers l’adoption.
Le point clé « Informatique à deux vitesses » englobe la différence entre la maintenance des systèmes legacy et l’innovation. Les budgets traditionnels se déplacent sur l’innovation. Cependant, 36 % du temps passé par les équipes IT se fait encore sur la maintenance des systèmes existants, « les ¾ des clients estiment que l’informatique passera autant de temps ou plus pour maintenir leurs systèmes en 2014 ». La tendance ne semble pas se tourner vers l’optimisation des budgets de l’innovation mais plutôt vers un amoindrissement des budgets !
L’émergence du modèle du Service Broker est claire, « c’est en quelque sorte l’interface entre le métier et l’ensemble des partenaires internes et externes qui délivrent des solutions avec des composantes informatiques ». Il s’agit de mieux cerner les besoins et objectifs métiers, et rechercher des services pour répondre aux demandes. L’adoption du modèle du Service Broker va s’accélérer, 35 % (monde) et 44 % (France) des départements informatiques sont considérés comme des acteurs de « courtiers en services ». Cette notion est apparue essentiellement au début pour les services Cloud mais elle s’étend aujourd’hui, « le modèle Service Broker n’a plus une résonance exclusivement Cloud » précise Régis Ravant. Ainsi, 58 % (monde) et 51 % (France) des entreprises estiment que ce modèle va se développer dans les 12 prochains mois. Enfin, les dirigeants d’entreprise pensent qu’il faut renforcer les compétences dans le domaine du Cloud, soit 44 % (monde) et 21 % (France), et sur l’intégration des services et systèmes, soit 43 % (monde) et 32 % (France).
Quant à la relation IT / Métiers, celle-ci doit évoluer vers de nouvelles approches et stratégies. 68 % (monde) et 55 % (France) des organisations pensent que leur département informatique contribue beaucoup plus à l’accomplissement de leurs résultats métier qu’il y a trois ans. La culture basée sur l’employé rejoint l’informatique centrée sur l’utilisateur pour améliorer notamment la productivité et la rétention des employés.
Quelle est la stratégie digitale des DSI ?
Si certaines entreprises sont éloignées du sujet, « d’autres sont très matures et comprennent qu’il faut délivrer vite et avec le Cloud » explique Régis Ravant. Pour exemple, Avanade a accompagné des clients dans le lancement de sites de bout en bout, en urgence, afin de régler des problèmes critiques. A ce niveau, l’informatique doit répondre en temps et en heure, quelles que soient les contraintes. Autre problématique d’entreprise : comment digitaliser les clients, et passer d’un abonnement papier à une relation sur un site de gestion de clients ? Le modèle Cloud peut répondre parfaitement à cette question, du développement à la production, pour une mise en oeuvre rapide. L’exigence du web et du mobile se révèle au travers de solutions itératives, agiles, intégrant des retours employés et clients sur l’optimisation de leurs solutions. « Le modèle Cloud, quand il est lié à un problème de temps de mise sur le marché, semble évident aujourd’hui, alors que ce n’était pas le cas il y a encore quelques années » commente Régis Ravant.
Le besoin d’accélération est bel et bien là ! Les métiers étant vigilants et de mieux en mieux informés sur l’écosystème SaaS, le DSI doit donc bien cerner le sujet, comprendre les vendeurs SaaS, faire le bon choix, garder la maîtrise, intégrer, offrir et garantir les niveaux de services attendus. Les DSI doivent faire le lien avec l’écosystème qui interagit sur les solutions et communiquer avec les agences, les marques, la direction digitale d’une organisation. Et de conclure, « le DSI doit connaître intimement les exigences de son métier, être capable de conseiller les départements métiers sur l’optimisation de leur métier avec l’informatique, de sortir du domaine de la maintenance et de l’opération des systèmes pour devenir un vrai partenaire d’innovation et de changement ».
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