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Le nouvel espace-temps de la transformation digitale : redéfinition des rôles dans les projets IT

Enjeux IT - Par Sabine Terrey - Publié le 18 novembre 2024
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Dans l'univers des projets d'intégration et de déploiement IT, de nouveaux facteurs apparaissent ou s’accentuent.

Le nouvel espace-temps de la transformation digitale : redéfinition des rôles dans les projets IT

Le temps semble se contracter sous la pression croissante des exigences de célérité, tandis que l’espace des possibles s’étend, se dilatant au gré des innovations technologiques et des multiples enjeux de la digitalisation. Cette configuration mouvante redéfinit non seulement les limites du possible, mais aussi les rôles des acteurs impliqués dans ces projets transformateurs.

Géraldine Esnault, Directrice de l’Offre et des Services Microsoft chez Prodware partage son analyse sur le sujet.

Dans cet espace-temps singulier, une réorganisation profonde de l’entreprise opère, portée par des projets de type ERP, CRM, ou encore RSE. Ici, la dimension technique s’entrelace nécessairement avec les enjeux humains, organisationnels et stratégiques, essentiels à la trajectoire de toute transformation digitale. Les projets IT deviennent ainsi les pionniers de cette nouvelle ère, repoussant les limites de l’innovation et de l’efficacité opérationnelle.

Au cœur de ces projets, les rôles des acteurs principaux (AMOA, MOA, MOE, AMOE) sont depuis peu redéfinis, au gré des attentes clients, des impacts conjoncturels ou des horizons technologiques les plus prometteurs. Cette évolution des responsabilités reflète la nature changeante des enjeux digitaux, où adaptabilité et vision d’avenir sont les clés du succès.

L’aube des temps des projets IT

Aux prémices de l’ère de la transformation digitale, les frontières entre les responsabilités étaient claires, chaque acteur occupait une fonction distincte, selon une mécanique très bien ordonnée. La MOA (Maîtrise d’Ouvrage) était l’astre principal, représentant l’intérêt des utilisateurs finaux et définissant les besoins. La MOE (Maîtrise d’Œuvre) s’occupait quant à elle de transformer ces besoins en solutions technico fonctionnelles concrètes opérationnelles.

Gravitant autour de ces deux entités, les AMOA et AMOE (Assistance à la Maîtrise d’Ouvrage et d’Œuvre) garantissaient le bon fonctionnement et la synchronisation entre les parties. Mais cette répartition des rôles, largement régie par la matrice RACI (Réalisateur – Approbateur – Consultant – Informé), rencontre désormais des écueils. Efficace dans des environnements stables, ce modèle se révèle rigide face à la complexification croissante des projets IT et à l’évolution rapide des technologies et des besoins métiers. L’univers des projets IT se prépare à une reconfiguration des rôles et des responsabilités.

Géraldine Esnault, Directrice de l’Offre et des Services Microsoft chez Prodware

La relativité des rôles : des frontières en mutation

Au fur et à mesure que les projets IT se complexifient, les frontières entre les différents acteurs deviennent de plus en plus perméables. Les rôles de MOE, MOA, AMOA et AMOE s’interconnectent davantage, avec une coopération de plus en plus fluide et une émancipation croissante vis-à-vis des diktats du RACI. Les projets ne peuvent plus se baser uniquement sur une matrice de responsabilités cloisonnées et nécessitent désormais une approche plus holistique et flexible. Cette nouvelle répartition des rôles demande une coordination et une vision d’ensemble : un engagement fort des dirigeants est donc indispensable. Sans leur implication, les projets risquent de souffrir de latence, d’un manque de clairvoyance et de priorisation. Le rôle du dirigeant est donc essentiel pour impulser et maintenir une dynamique cohérente entre toutes les parties prenantes.

Il encourage d’ailleurs les partenaires du projet à intervenir sur toutes les composantes du projet pour rendre des arbitrages éclairés.

Le succès des projets IT repose sur trois piliers fondamentaux : la connaissance métier, une solution adaptée au secteur d’activité et les compétences humaines. Les consultants doivent ainsi être en mesure de combiner des aptitudes permettant d’instruire correctement les trois dimensions de ces projets. Par ailleurs, l’AMOE et l’AMOA, auparavant cantonnés à des tâches de coordination et d’assistance, endossent également un rôle plus stratégique. Ils agissent comme des éclaireurs dans ce nouvel espace-temps, anticipant les obstacles et proposant des chemins alternatifs. Enfin, les nouveaux rôles associés à la data viennent aussi transformer la gestion des projets IT.

Leur expertise permet de reconsidérer des étapes cruciales, comme la migration des données et le plan de bascule, souvent sous-estimées dans le passé.  Au-delà du volume de données, ce sont les aspects d’intégrité de la donnée, son unicité capitale, sa richesse qui vont déterminer l’implication, en amont du projet, de data scientists, data analystes, architectes de données, etc.

L’intégrité et la sécurité des données sont devenues des enjeux primordiaux qui ne peuvent pas être pris en charge uniquement par la MOA. De nouveaux rôles émergent, afin de garantir la valeur devenue aujourd’hui patrimoniale de la data, tant dans sa protection que son exploitation (impact gravitationnel de l’IA).

Contraction du temps et expansion infinie des exigences  

Dans le cadre de projets IT, l’enjeu clé est de parvenir à déployer la solution digitale choisie, dans un espace-temps qui n’impacte pas trop l’organisation ou la transformation de l’entreprise. Ces déploiements sont d’autant plus délicats qu’ils sont structurants pour l’entreprise. Ainsi, véritable colonne vertébrale de la lecture de l’activité, l’ERP interagit avec l’ensemble de l’écosystème de l’architecture applicative. Il centralise et unifie les flux de données, accélérant la digitalisation et assurant la cohérence des processus.

Or les projets IT de type ERP s’inscrivent dans un écosystème mouvant : turnover et changement des interlocuteurs clés, maturité technologique fluctuante et contrastée, évolution des impératifs business, etc.

De plus, l’émergence continue d’innovations prometteuses, notamment associées à l’IA, modifie les méthodes de déploiement et les attentes des clients. Ces derniers exercent une pression constante pour des livraisons toujours plus rapides, tout en attendant, de la part de l’intégrateur, un niveau de maîtrise métier allant bien au-delà d’une simple expertise des solutions technologiques.

Les clients et utilisateurs finaux de la solution mésestiment l’étendue des responsabilités qui leur incombent et s’attendent à davantage d’outils pour automatiser les tâches projet, plus de supports pour les accompagner, plus d’aide dans les arbitrages à opérer.

Cette demande de transformation digitale flexible et à haute vitesse, transforme les projets IT en véritables voyages multidimensionnels, où chaque décision peut avoir un impact profond sur la trajectoire globale. Toutefois, ces projets doivent nécessairement s’inscrire dans périmètre circonscrit, capable de garantir un horizon de temps et des budgets acceptables.

Cet encadrement des projets suppose de relever un ultime défi : la gestion du changement.  Les parties prenantes doivent ajuster et projeter leurs besoins dans la plateforme cible, sans tenter de reproduire l’existant. Dans l’ensemble de leurs processus et habitudes métiers, les utilisateurs finaux doivent ainsi être capables de discriminer l’essentiel du détail. Ils doivent faciliter l’adoption de nouvelles méthodes de travail et accompagner la transformation digitale pour garantir son succès.

L’IA : une nouvelle force d’attraction

L’Intelligence Artificielle (IA) va jouer un rôle de plus en plus central dans les projets IT. Comme une nouvelle force d’attraction, elle va modifier profondément la manière dont l’ensemble des projets vont être menés. En effet, l’IA ne se limite pas à l’automatisation de certaines tâches répétitives ; elle devient un copilote pour le MOE, presque un oracle pour le MOA, un accélérateur pour les intégrateurs. Et ce ne sont que les prémices d’une révolution en marche. Grâce à l’IA, des quantités massives de données peuvent être analysées en temps réel, permettant d’anticiper les tendances et d’automatiser des processus complexes.  Cette technologie permet non seulement d’assurer une communication de tous les instants, mais également d’émettre des recommandations, pour des prises de décision toujours plus rapides.

Dans le domaine de la gestion de projet IT, l’IA assiste au quotidien les différents acteurs impliqués, en leur offrant des outils d’analyse prédictive, de planification proactive, et de simulation. L’interdépendance entre humains et IA redéfinit ainsi les trajectoires de la transformation digitale. Comme un trou de ver ouvrant un raccourci dans l’espace-temps, l’IA réduit les distances et les séquences des projets. Conjointement, les outils no-code et low-code apparaissent aussi comme des accélérateurs précieux. Ils permettent de simplifier l’implémentation et la gestion de la solution principale, en prenant en charge les fonctionnalités secondaires ou collatérales. Par nature, ces développements sont rapides et peuvent être ajustés facilement, offrant une grande flexibilité.

L’hyperespace de la transformation digitale : s’adapter ou disparaître, le défi des acteurs IT

Dans l’univers des projets IT, la matrice des responsabilités est devenue élastique pour permettre aux différents acteurs de s’adapter en temps réel, à un écosystème complexe et mouvant. L’IA, telle une nouvelle force gravitationnelle, redéfinit sans cesse les règles du jeu, si bien que la seule constante devient le changement.

Adaptabilité, anticipation et collaboration sont devenus maîtres-mots pour assurer le succès d’une transformation digitale à une vitesse que les clients voudraient supraluminique, dans un univers des possibles en perpétuelle expansion.

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