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Le XML B-to-B

Tech - Par Renaud ROSSET - Publié le 24 juin 2010
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L'EDI existe depuis près de 30 ans, ce qui ne manque pas d'en étonner certains. Les organisations normatives de l'EDI spécifient des formats numériques pour les transactions interentreprises, comme les bons de commande et les factures. Les partenaires commerciaux convertissent les données dans des formats d'EDI cryptés et envoient les

Le XML B-to-B

messages par des réseaux de transmission privés baptisés VAN (Value-Added
Networks).

Ce que l’on attendait de l’EDI, c’était de remplacer la saisie des données par
l’utilisateur, sujette aux erreurs, par des liaisons directes automatisées interentreprises.
Or, selon le XML/EDI Group, association défendant l’utilisation de XML pour l’EDI,
moins de 2% des 2,6 millions d’entreprises américaines utilisent actuellement
l’EDI. S’il n’a pas été automatisé à  grande échelle, c’est en raison de ses coûts
de départ élevés.

De plus en plus, les entreprises utilisent l’Internet à  la place des VAN pour
réduire considérablement les coûts de transmissions EDI. Le XML/EDI Group a défini
des directives d’utilisation de XML pour l’EDI, afin de simplifier le transfert
électronique des données et de réduire ainsi les coûts techniques.

La conversion des applications héritées en XML est plus facile que leur conversion
en EDI, parce que les règles syntaxiques ont été soigneusement conçues pour faciliter
la validation, l’analyse et la manipulation. Au lieu de coder ou d’acheter des
programmes de conversion EDI, des processeurs XML, programmes habituellement écrits
en Java et utilisant des analyseurs XML et des DTD, permettent de transformer
aisément les données entre XML et les représentations conventionnelles.

Certaines entreprises n’ayant jamais adopté l’EDI échangent à  présent des données
électroniquement via une saisie de données manuelle sur des sites Web. Ainsi,
pour les transactions interentreprises, XML permet également d’espérer remplacer
de nombreux sites HTML actuels par une interaction directe en XML. La saisie des
données par l’utilisateur sur un site HTML est sujette à  des erreurs que peut
éliminer l’interaction directe entre programmes au moyen de XML.

XML/EDI est la réincarnation en droite ligne, par XML, d’un standard existant,
comme beaucoup de langages XML, d’ailleurs. Bien que facilitant la migration,
cette approche fait l’impasse sur le business reengineering radical que permet
l’Internet. Les réductions de coûts réelles enregistrées grâce à  XML sont dues
aux achats en volume effectués à  l’aide de logiciels d’approvisionnement et de
hubs fournisseurs partageant les informations sur les niveaux de stocks et les
tarifs. Dans un hub fournisseur, tous les fournisseurs étiquettent leurs données
de stocks et leurs prix à  l’aide de XML, ce qui permet aux agents intelligents
des acheteurs de trouver ce qu’ils cherchent dans le hub. Par exemple, un acheteur
peut charger des agents de surveiller la présence de telle ou telle pièce dans
son système de contrôle de stocks. Lorsqu’il ne reste en stock que quelques exemplaires
de cette pièce, l’agent peut contrôler tous les fournisseurs pour trouver lequel
a dans ses stocks la pièce au meilleur prix.

James Utzschneider, Directeur de Business Frameworks chez Microsoft, a baptisé
 » killer apps  » XML l’intégration de l’approvisionnement interentreprises et du
supply-chain. Le Patricia Seybold Group prévoit l’avènement de ce qu’il appelle
les cybermarchés. Ces marchés numériques fonctionneront comme des bourses pour
tel ou tel regroupement de marchandises et de services sur le Web. Ils ressembleront
de près aux bourses de valeurs, aux bourses de marchandises et aux ventes aux
enchères online actuelles. Et XML pourrait être le format d’échange de documents
et de données de base permettant la mise en place de ces cybermarchés.

Les leaders confirmés du commerce électronique B-to-B intersectoriel sont Ariba
et CommerceOne. Leurs logiciels d’approvisionnement permettent à  une organisation
de regrouper des commandes d’articles génériques, par exemple des fournitures
de bureau, et d’obtenir ainsi des remises sur volumes. Ils disposent également
de hubs où les fournisseurs peuvent enregistrer leurs stocks.

Selon les déclarations d’Ariba, ses clients dépensent actuellement plus de 64
milliards de dollars par an pour des services de portails, des fournitures de
laboratoires, du fuel, des fournitures de bureau et une myriade d’autres marchandises
et services courants nécessaires dans le cadre d’opérations commerciales ordinaires.
Ariba a défini le XML commercial (cXML) et établi une liste des fournisseurs,
des clients et des prestataires de technologie regroupés dans son alliance cXML,
notamment Sterling Commerce et Ironside Technology. J.D. Edwards et d’autres prestataires
distribuent les logiciels d’approvisionnement d’Ariba.

CommerceOne, qui appartient en partie à  SAP, a défini la CBL (Common Business
Library) XML qui transforme le standard EDI EDIFACT en XML et vice versa, mais
pas, toutefois, le standard EDI ANSI X.12, plus répandu aux Etats Unis.

RosettaNet, l’initiative verticale la plus avancée d’intégration du supply chain,
s’efforce d’aligner les processus informatiques de supply chain. Elle compte parmi
ses membres Compaq, IBM, Microsoft, Intel, HP, Federal Express, United Parcel
Service et une trentaine d’autres poids lourds de l’industrie.

BizTalk Framework de Microsoft a pour objectif de développer des schémas ou des
DTD (Document Definitions) destinés à  des secteurs particuliers. Les initiatives
de l’industrie portent sur le système de vente au détail ActiveStore, la Value
Chain Initiative pour créer des produits et des technologies de supply chain,
DNA for Financial Services qui doit être intégré entre Windows et les applications
financières mainframes, et DNA for Manufacturing pour créer des standards d’échange
et de contrôle d’informations destinés aux applications industrielles. Une partie
de la presse reste sceptique sur l’avenir de BizTalk, redoutant un logiciel fantôme
de plus (A quand remonte la première annonce de NT 5.0?) et/ou propriétaire Windows
(Quand Microsoft a-t-il réellement livré quelque chose pour une plate-forme autre
que Windows?)

Le portail XML.org, parrainé par l’OASIS (Organization for Advancement of Structured
Information Standards), est communément reconnu comme le site accueillant des
propositions d’initiatives XML ouvertes et indépendantes de plates-formes.

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