Pourquoi l’indépendance de Java devient une priorité au niveau du conseil d’administration ? 

James Johnston, VP EMEA chez Azul partage son analyse du sujet.

Java est partout ! Java alimente les systèmes critiques dans tous les secteurs. Prenons l’exemple de Netflix. Le leader du streaming exécute l’ensemble de son infrastructure sur des microservices basés sur Java, traitant des millions de téléspectateurs simultanés. Les réseaux de paiement mondiaux valident les transactions par carte de crédit en quelques millisecondes dans des centaines de pays à l’aide d’applications Java. Alors que la communauté Java s’est étendue à plus de 10 millions de développeurs dans le monde, les entreprises sont confrontées à des pressions croissantes dans de multiples directions. 

Pour les entreprises qui alimentent ces services essentiels, 2025 représente un point de bascule et de décision critique : soit continuer à payer des coûts croissants pour Oracle Java, ce qui pourrait avoir un impact sur les marges bénéficiaires ou les prix des produits/services fournis aux clients, soit chercher des alternatives plus rentables et aussi efficaces. L’indépendance de Java est une alternative à considérer. Elle donne aux entreprises le contrôle, le choix et la confiance dans la façon dont elles créent et exécutent des applications Java. 

Ce moment décisif découle du passage d’Oracle à une tarification basée sur les employés en janvier 2023, qui a fondamentalement perturbé la stratégie Java des organisations. Les pratiques d’Oracle en matière de licences ont considérablement augmenté les dépenses liées à Java, l’entreprise générant des milliards de dollars par an grâce aux licences et au support Java. Ce changement n’est pas seulement une question d’économies de coûts, il s’agit d’atténuer les risques et d’améliorer l’agilité. L’indépendance de Java s’invite à l’agenda du conseil d’administration des organisations à une époque où la transformation numérique est le moteur du leadership sur le marché.

 Le défi Oracle Java et la réussite d’OpenJDK

Le nouveau modèle de tarification d’Oracle dissocie les coûts Java de l’utilisation réelle, créant ainsi un scénario insoutenable : une entreprise de 10 000 employés exécutant une poignée d’applications Java paie le même salaire qu’une organisation de taille similaire exécutant des milliers de services basés sur Java. Pour les entreprises mondiales, cela représente à la fois un défi financier et un impératif stratégique pour conserver un avantage concurrentiel.

Pourtant, l’alternative existe. Le succès de l’adoption d’OpenJDK a fait voler en éclats les préoccupations liées à la migration d’Oracle Java. Les entreprises reconnaissent la transition plus facile que prévu et réussissent leurs migrations rapidement. Cela reflète à la fois la maturité des solutions disponibles et le solide écosystème de support autour des migrations OpenJDK. Les distributions OpenJDK apparaissent comme des alternatives privilégiées à Oracle Java. Ces solutions d’entreprise correspondent aux capacités de base d’Oracle Java SE (après tout, Oracle Java est construit à l’aide de la même base de code source qu’OpenJDK) tout en offrant une prise en charge et des options de performances améliorées.

La réussite de cette migration repose sur trois éléments clés :

• Une dynamique organisationnelle – La transition d’Oracle Java à une distribution OpenJDK nécessite plus qu’une planification technique, elle exige une démonstration claire du retour sur investissement et le parrainage de la direction. 
• Le mappage Java complet : il est essentiel d’identifier tous les déploiements Java au sein d’une organisation. Les entreprises gèrent souvent une pléthore de versions de Java simultanément, des applications Java 6 héritées jusqu’au dernier Java 24. 
• La gouvernance et la conformité : le maintien de l’indépendance vis-à-vis des licences Oracle Java nécessite une gouvernance robuste. 

Optimisation des coûts du cloud

Les entreprises sont également confrontées à l’augmentation rapide des coûts d’infrastructure cloud. Notre récente étude révèle que 71 % des entreprises paient trop cher pour la capacité de calcul dans le cloud, ce qui met en évidence une opportunité de réduire les coûts tout en améliorant les performances des applications.  

Stimuler l’innovation de l’IA avec Java

Les exigences technologiques émergentes amplifient le besoin de changement, en particulier dans les domaines de l’IA et Cloud. Les entreprises créent des fonctionnalités d’IA à l’aide de Java, qu’il s’agisse d’institutions financières développant des systèmes de détection des fraudes ou de détaillants exploitant l’apprentissage automatique pour la personnalisation des clients et la gestion des stocks.

À mesure que les exigences de calcul augmentent, les entreprises ont besoin de plates-formes Java capables d’offrir à la fois performance et efficacité. Ces charges de travail avancées mettent en évidence la nécessité de solutions qui fournissent des applications plus évolutives et stables tout en consommant moins de ressources informatiques, ce qui permet de déployer avec succès les initiatives d’IA sans investissements excessifs dans l’infrastructure.

L’année de l’indépendance de Java

2025 est une année charnière. Les organisations avant-gardistes ne se demandent plus si elles doivent envisager des alternatives à Oracle Java, mais comment exécuter la transition le plus efficacement possible. L’indépendance signifie réduire les coûts de licence et de support, optimiser les coûts d’infrastructure cloud et améliorer les performances et l’évolutivité des applications. L’indépendance d’Oracle Java n’est pas seulement une évolution technique, c’est un impératif stratégique qui donne aux organisations la liberté d’innover, de contrôler les coûts et de construire leur avenir technologique selon leurs propres conditions.