par Mireille Boris
Ce qui techniquement sépare les clusters sous Linux de ceux sous Unix devient
aujourd'hui plus mince qu'une feuille de papier à cigarettes…
Les premiers supportent désormais les versions parallèles d'Oracle et d'Informix,
et passent au 64 bits. Leur philosophie : un coût moins élevé que celui des serveurs
traditionnels, une mise en oeuvre simple et rapide, la progressivité des performances.
Que demande le peuple?
Des clusters sous Linux très professionnels
Le clustering sous Linux devient stratégique parce qu’il constitue une solution
évolutive et relativement bon marché pour les fournisseurs de services Internet
et d’hébergement en ligne. Le déploiement de grands clusters sur serveurs Linux
pour des ASP, ISP et autres fournisseurs d’accès s’accroît d’ailleurs rapidement.
Dans le microcosme animé des clusters sous Linux, de jeunes loups, constructeurs
et intégrateurs, inventeurs de machines, affrontent les constructeurs Unix chevronnés,
HP, Compaq, IBM, Sun. Ces derniers proposent des outils libres concurremment à
leur offre de logiciels de clustering traditionnelle.
De fait, il devient de plus en plus difficile de limiter Linux à l’entrée de gamme
des serveurs. Des solutions de clustering sous Linux supportant les versions parallèles
d’Oracle et Informix existent déjà sur Itanium 64 bits.
De jeunes loups, constructeurs et intégrateurs, inventeurs de machines,
affrontent les constructeurs Unix chevronnés
De tous les constructeurs Unix, SGI est celui qui « saborde » le plus volontiers
son Unix IRIX au profit de Linux. Il transfère ses compétences depuis IRIX vers
Linux de manière accélérée. SGI a deux gammes de produits, les SGI 3000, jusqu’à
1024 processeurs, à base de processeurs Mips sous IRIX et architecture Numaflex,
et des serveurs sur processeurs Pentium, SGI 1200 (jusqu’à 32 processeurs PIII),
SGI 1450 (jusqu’à 36 processeurs PIII Xeon) sous Linux. SGI vient de porter sous
Linux son logiciel SGI ACE (Advanced Cluster Environment), qui apporte les fonctions
de load balancing, de répartition de charge, de parallélisation automatique au
« petit dernier » des OS. Il accompagne de conseil ses machines Linux. « La différenciation
avec les autres constructeurs se fait dans les performances applicatives », affirme
Patrick Gommy, Directeur Marketing. « Avec nous, les performances du serveur Apache
passent de 2 à 3. SGI Propack for Linux 1.2 combine des solutions Open Source
au savoir-faire IRIX. » SGI a de plus développé ses propres compilateurs Pro64,
fonctionnant avec Informix et Oracle Parallel Server sur Itanium 64 bits. Son
partenariat de 15 ans avec Informix lui vaut des clients comme AOL ou Warner Brothers.
Les applications SGI de clusters Linux sont, par ordre d’importance, le calcul,
les bases de données Internet, et le mediastreaming Internet. Avec 1500 serveurs
vidéo sur bases Informix et Oracle dans le monde, supportant sa solution de mediastreaming
passée sous Linux Mediabase, SGI est n°1 d’un secteur en fort développement.
Passant de Linux à Unix, à l’inverse de SGI, le linuxien Caldera a racheté la
division Serveurs de SCO et tend à défendre en haut de gamme le non-stop cluster
d’Unixware et AIX 5L, avant ses propres solutions de clustering sous Linux. Il
est bien le seul! La stratégie des fonceurs 100% Linux, comme Red Hat et son allié
Alpha Processor, avec leur offre Piranha, VA Linux ou encore le français Alinka,
est très unidirectionnelle.
VA Linux fabrique ses serveurs et vend des solutions complètes (matériel, logiciel
et service). « La société a été la pierre angulaire du projet Trillian de portage
de Linux sur Itanium. Elle dispose en interne de systèmes 64 bits », rappelle Renaud
Larsen, Director EMEA. Sur le site Source Forge de VA Linux sont stockés de nombreux
développements Open Source. 70000 développeurs y sont inscrits. Son offre BOSS
(Bill Order Software Selector) permet de définir sa configuration logicielle parmi
700 packages Open Source. La solution est prête à l’emploi pour le client, et
la pérennité du matériel garantie. VA Linux, certifié OPS (Oracle Parallel Server)
propose des solutions complètes de clustérisation aux infrastructures Internet,
dimensionnées à l’entreprise. Son logiciel de clustering, en développement constant,
VACM 2.0 permet de contrôler et de gérer à distance des clusters de plusieurs
centaines de serveurs.
Le logiciel qui, selon Renaud Larsen, n’a rien à envier aux clusters Open VMS
en matière de sécurité et d’optimisation des performances, alerte comme il se
doit les administrateurs de systèmes sur des problèmes avant qu’ils ne surgissent.
Sa solution de clusters à la demande, compétitive en termes de prix, serait particulièrement
rapide à installer, « 30 minutes pour que le cluster soit déployé, un jour pour
qu’il soit opérationnel ». Le site Netledger, qui effectue des millions de transactions
quotidiennes, repose sur 2 à 300 serveurs VA et Oracle en cluster, pour sa montée
en charge. Akamaï n’utilise que des serveurs VA. Autres clients français : Exodus,
LibertySurf, Selftrade, Groslier Interactive. Les serveurs VA Linux pénètrent
également le front end et le back office des sites. Des accords en gestion de
contenu Internet et videostreaming, lient de plus VA Linux à Aurora, SSII positionnée
sur les solutions de clustering.
La société française Alinka est rattachée depuis peu au groupe Prologue. Née en
1999, elle est dirigée par a un Président de 24 ans, Antoine Brenner (Ecole Centrale)
et un Directeur de 23 ans, Benjamin Levy (Ecole des Telecoms de Bordeaux), tous
deux passionnés de technique informatique. Alinka dispose de plusieurs exemplaires
du processeur Itanium ainsi que de toutes les informations techniques d’Intel.
Des versions bêta de ses clusters sur IA-64 sont disponibles.
Un noyau identifie les nouveaux noeuds du réseau, leur attribue un nom
et une adresse IP, leur installe Linux et tous les fichiers de configuration nécessaires
à leur fonctionnement en cluster
Son offre Alinka Raisin cible les industries scientifiques pour le calcul intensif,
et Alinka Oranges, les fournisseurs de services Internet et fournisseurs de services
applicatifs, ainsi que les autres acteurs de l’hébergement en ligne. Alinka Oranges
assure l’installation et la configuration du cluster, la tolérance de panne, la
redondance, l’équilibrage de charge, la gestion du trafic, l’administration centralisée
des différents éléments du cluster, le monitoring de la charge et l’anticipation
des évolutions du trafic. Dans le cas d’un site Internet hébergé devant accroître
son taux de disponibilité ou sa capacité de traitement, Alinka Oranges prend intégralement
en charge l’ajout de nouveaux noeuds au cluster.
Depuis une machine maîtresse, sur laquelle est installé le logiciel, un noyau
identifie les nouveaux noeuds présents sur le réseau, leur attribue un nom et une
adresse IP, leur installe Linux et tous les fichiers de configuration nécessaires
à leur fonctionnement en cluster. Pour assurer les fonctions de tolérance de panne
et de répartition de charge, Alinka Oranges s’appuie sur l’architecture du Linux
Virtual Server, conçue par une communauté de développeurs Linux. Alinka Oranges
est en fait composé de plusieurs briques de logiciel libre, qu’il intègre en produit
packagé, supporté et industriel. Il est disponible depuis février 2000 pour une
architecture clé en mains…
INUP, autre start-up sympathique, a développé une suite logicielle sur cluster
CompactPCI. Elle offre des solutions de haute fiabilité et de hautes performances
dans des domaines d’application réseau, serveur ISP, serveur Intranet et de téléphonie
sur IP, à un coût inférieur aux systèmes habituels à tolérance de panne ou SMP.
Elle allie actuellement Linux, son offre logicielle INUP et les composants matériels
intégrés CompactPCI (Motorola). Elle prévoit de réaliser à l’avenir des serveurs
Fiber Channel sur des Sparc Engine de Sun.
On ne saurait clore cette revue des merveilleuses machines nées sous Linux sans
évoquer les serveurs Cobalt cache, dont le dispositif CacheRaQ permet de restituer
un objet Web après qu’il ait été appelé une fois, dans un facteur de temps 10
fois plus rapide que pour un objet non »caché ». Leurs performances sont optimisées
par un montage en cluster utilisant la technologie Cobalt Instacache ou des commutateurs
de niveau 4.
Philosophie de cette nouvelle vague de constructeurs : un coût moins élevé que
celui des serveurs traditionnels, une mise en oeuvre simple et rapide, la progressivité
des performances. Que demande le peuple?
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