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Des outils RAD pour les développeurs Linux

Tech - Par iTPro.fr - Publié le 24 juin 2010
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par Mireille Boris
Le développement sous Linux prend une extension qui porte ombrage aux autres Unix, voire à  Windows. Débordant les sociétés de l'Open Source, les éditeurs "traditionnels" ne limitent pas leur offre à  Java. Ils proposent de nombreux outils RAD pour convaincre les développeurs sous Linux de passer à  une vitesse d'exécution supérieure.

Des outils RAD pour les développeurs Linux

Sans vouloir avancer de chiffres précis, les principaux éditeurs d’outils de développement
affirment que le choix de Linux comme plate-forme de développement représente
un manque à  gagner pour les autres plates-formes Unix, et pour Windows que Linux
chevauche dans le monde Intel.

Bruno de Combiens, Product Marketing Manager de Borland, étaie ses arguments.
« Pour parler de départ des développeurs Windows vers Linux je m’appuie sur les
ventes de Visibroker, notre ORB leader qui facilite le développement et le déploiement
des applications professionnelles distribuées. Nous avons d’abord constaté une
chute d’au moins 20% de l’utilisation de Visibroker sur Windows au profit de Linux.
Aujourd’hui, les relations Windows, Linux se stabilisent. Les grands perdants
sont les Unix traditionnels, et le premier d’entre eux, Solaris. »

Le choix d’une plate-forme de développement Linux représente un manque
à  gagner pour les autres Unix, et pour Windows

A la conférence des développeurs Inprise/Borland, qui, en décembre 2000 a réuni
600 personnes en France, 43% des développeurs ont déclaré avoir l’intention d’utiliser
Linux. L’année précédente, ils étaient 13%. Le marché a potentiellement triplé
en l’espace d’un an. Mais 90% ont déclaré vouloir continuer à  utiliser Windows.
Le choix de ce double environnement est propre à  la clientèle Borland. Il n’est
pas partagé par les partenaires développeurs de Microsoft, lesquels travaillent
très peu dans le double environnement, affirme Marc Gardette, chef de groupe développeurs
chez Microsoft. Serait-ce le signe d’un manque de curiosité intellectuelle des
abonnés de Visual Studio?

Borland croit à  Linux depuis deux bonnes années. Tout s’est concrétisé pendant
l’été 1999 par une enquête à  laquelle ont répondu 24.000 développeurs Linux. Il
en est ressorti que la plus grande partie d’entre eux attendait de pouvoir développer
des applications standards autour de bases de données. Ceci a incité l’éditeur
à  porter Delphi sous Linux. Seconde constatation, la montée en flèche de la popularité
de Java comme langage de développement qui l’a conforté dans son choix de porter
JBuilder sous Linux. Quand ils sont utilisateurs de JDK 1.2 Linux, les développeurs
Linux utilisent en général des lignes de commandes, ou bien ils développent en
C++. « Ils peuvent aller beaucoup plus vite avec JBuilder, et plus encore avec
Kylix », lance Bruno de Combiens. Pour Borland, comme pour IBM, Oracle ou Magic
Software, il s’agit d’aller chercher ces développeurs de masse et de les amener
à  des outils de productivité. Pour que Linux se démocratise dans les années à 
venir, et intéresse les entreprises soumises à  des problèmes de temps, ces spécialistes
du code vont devoir passer au développement sans code.

Le clou de l’offre Borland, est aujourd’hui Kylix, environnement de développement
Linux à  base de composants, conçu pour un développement visuel bidirectionnel
d’applications Internet, de base de données et serveur. Kylix utilise un nouveau
compilateur C/C++/Delphi natif (c’est-à -dire Pascal) à  haut débit pour Linux,
ainsi qu’une version Linux de l’architecture Borland VCL (Visual Component Library).
La Borland VCL pour Linux accélère considérablement le développement d’applications
Linux natives, tout en simplifiant le portage d’applications Delphi et C++Builder
entre Windows et Linux. Kylix Open permet de développer en Open Source. Kylix
dans ses deux versions, desktop, pour la productivité individuelle, et serveur,
pour les grands projets, supporte en outre également Microsoft .NET. Borland vise
à  la fois les éditeurs d’applicatifs qui veulent s’ouvrir de nouveaux marchés,
les vendeurs de composants, et les développeurs de spécifique.
D’après les calculs de l’éditeur, les développeurs sous Linux devraient utiliser
C++ dans 26% des cas, Java dans 45% des cas, et Kylix, 56%. Ces 45% pris par JBuilder
représenteraient 40% du marché du développement Java. La division Java de Borland
(près de 40% du CA), est pleine d’ambitions. Elle entend passer de 80 à  100 M$
en 2001. « Le monde Java double tous les deux ans », affirme Bruno de Combiens. »
Il y avait 2 millions de développeurs Java en 2000, il y en aura 4,5 millions
en 2003. »

JBuilder 4 pour Linux est l’outil de développement RAD par excellence pour la
création d’applications distribuées Java, d’entreprise, de base de données. Ce
produit prend entièrement en charge la plate-forme J2EE, d’entreprise, de base
de données. Il comprend des outils visuels et des composants réutilisables, pour
créer rapidement des applications indépendantes des plates-formes utilisées, des
servlets et des applets, avec un support intégré et automatisé de Corba, ainsi
que des assistants et des concepteurs visuels, pour la création de Javabeans et
d’Enterprise Javabeans réutilisables.

Dans la gamme de ses outils de développement Visual Age, C et Java, de même, IBM
pousse Visual Age for Java. « Il est adapté au développement orienté Web, et il
accélère les temps de développement », remarque Manuel Guerrero d’IBM. « La communauté
Linux apprécie fortement l’action que mène IBM autour de Linux », précise-t-il.
« Nous fournissons à  cette communauté de la technologie pour qu’elle fasse évoluer
Linux. Journal File System qui équipait notre OS AIX est désormais intégré dans
le kernel Linux. » IBM.com/developer a une zone Linux qui met à  disposition des
apprentissages, des lignes de code, des pratiques, ainsi qu’un compilateur Java.

Visual Age for Java a été mis à  disposition dans une version preview, fin 99,
sur le site IBM.com/alphaworks/. Il y a eu 12.000 téléchargements de ces kits
de développement. Une pétition de plus de 1.000 noms a réclamé à  IBM une version
complète de Visual for Java V3. Les groupes de travail Apache ont procédé à  un
grand nombre de téléchargements. IBM a ouvert un centre de portage en France où
de nombreux développeurs vont tester leurs applications.

« Nous sommes portés par Linux », renchérit Laurent de Lavarene d’Oracle. Tous les
produits Oracle existent sous Linux (bases de données, serveurs d’application,
outils de développement). Le réseau Oracle Technology Network (OTN) réunit 33.000
développeurs en France. « Linux est la première plate-forme demandée sur OTN, avant
Windows NT. Il existe aujourd’hui un développeur OTN pour trois développeurs Microsoft,
et nous pensons rattraper Microsoft d’ici la fin de l’année. » Les outils de développement
se déclinent en Oracle Portal, Forms (L4G), JDeveloper (dont l’origine est JBuilder
de Borland), Oracle Discoverer, décisionnel, Oracle Report, génération d’états
de gestion. Le kit de développement gratuit PL SQLweb Developer Tool Kit est le
plus utilisé. Il suffit d’un browser, pour accéder à  Oracle Portal et Mobile On
Line Studio, également sous Linux. Le développement des applications est gratuit
sur le réseau OTN. C’est au moment du déploiement que l’utilisateur règle la facture.

On trouvait un revenant à  Linux World 2001… GNAT Professional, environnement
de développement Ada 95

La gratuité des versions entrée de gamme des outils de développement à  destination
du monde Linux est une constante, chez Magic Software, Rational (toute la gamme
e-development sur Linux 64), Pervasive (Tango 2000), Wind River (Sniff +), Cincom
(Visualworks en Smalltalk). La version payante de Magic 8 pour Linux est à  moins
de 2.500 francs, et la formation en ligne est gratuite. Elle offre des passerelles
d’accès natif aux SGBD/R Oracle et Informix. L’accueil a été favorable. Plus de
300 téléchargements en France. L’Association des Centraliens et la Fédération
Française de Pétanque ont développé leurs sites Webs sous Linux avec Magic.

D’autres outils de développement sous Linux étaient visibles à  Linux World 2001
outre le Kdevelop de KDE, le JDK de Sun et les outils Red Hat Linux 7. On y trouvait
un revenant… GNAT Professional, environnement de développement Ada 95, ainsi qu’
Omnis Studio 3, environnement de développement RAD, employé en gestion de marchés,
santé, multimédia, gestion de contenu sur le Web, ressources humaines.

Signe d’un début d’ industrialisation du développement sous Linux, deux éditeurs
proposaient non pas des outils de développement, mais des composants logiciels,
Open Cascade, filiale EADS Matra Datavision et Prologue. Avec des objets 3D pour
la CAO et le web, Open Cascade peut sembler excentrique. Ce n’est pas le cas de
Prologue qui propose des composants métiers de gestion d’entreprise.

VA Linux annonçait par ailleurs la commercialisation de « SourceForge OnSite »,
un service par abonnement basé sur le système de développement de groupe (Collaborative
Development System, CDS) utilisé sur SourceForge.net qui est le plus grand centre
de développement Open Source actuel. Ce système est entre autres adopté par Agilent
Technologies, l’ancienne division Mesure et Instrumentation de HP. Une initiative
du monde l’Open Source qui peut inspirer, voire inquiéter, les grands spécialistes
du développement en ligne, de Microsoft à  Oracle.

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