Stéphane Van Gelder est directeur de la société de gestion de nom de domaine Indom et président de la GNSO (Generic Names Supporting Organisation).
La GNSO est une des instances de l’ICANN, autorité de régulation en charge de l'attribution des noms de domaines. Depuis Singapour où il participe aux travaux de l'ICANN, il nous dit tout sur l'arrivée, encore lointaine, des nouvelles extensions sur internet, qui vont notamment permettre aux entreprises de personnaliser davantage leurs sites.
ITPro.fr : Quelles décisions ont été prises hier ?
Stéphane Van Gelder : À l’issue d’une réunion exceptionnelle du conseil d’administration de l’ICANN, le programme de création de nouvelles extensions pour le web a été ratifié. En janvier 2012, l’ICANN ouvrira donc un appel à candidature et il sera alors possible de postuler pour obtenir l’extension correspondant à sa région, sa ville, sa communauté ou encore sa marque.
Ces nouvelles extensions sont-elles limitées en nombre ?
Il y a une limite technique. L’ICANN est garant de la stabilité technique de l’internet et n’activera pas plus de 1000 nouvelles extensions par an. Si lors du premier cycle de candidature, l’organisme reçoit 10 000 demandes, il mettra 10 ans à les valider. Cette limite est nécessaire car c’est une extension de l’internet sans précédent. Aujourd’hui, il existe 260 extensions nationales et 22 génériques. Donc si on augmente par un facteur de 2, 4 ou 10, nous ne savons pas exactement quel peut en être l’impact.
À quels types d’extensions faut-il s’attendre ?
La plupart des dossiers sont à l’heure actuelle de type géographique, comme le .paris, le .berlin ou le .nyc pour New-York. Il y a également des dossiers régionaux comme le .bzh, communautaires comme le .gay ou plus génériques comme le .sport ou le .health. Les entreprises ne se sont pas encore déclarées à l’exception de Canon qui a fait part de son intention de postuler pour obtenir un .canon.
Quel sera le cahier des charges à respecter ?
Tout d’abord, il faut savoir que le programme n’est pas ouvert aux particuliers. Ensuite, il faut pouvoir payer les droits de dépôts des candidatures qui sont de 185 000 dollars. Il y a également des critères techniques et administratifs à respecter. L’ICANN a par exemple imposé des règles strictes en termes d’infrastructures pour des raisons évidentes de garantie de la stabilité de l’internet. Un recueil de ces règles sera mis à la disposition des candidats.
Cette évolution est-elle une bonne chose pour les internautes ?
Je pense que ce sera une bonne chose parce que cela augmente la précision d’utilisation de l’outil internet. Aujourd’hui, il existe environ 210 millions de noms de domaines et la moitié en .com donc il n’y a pas de ciblage par l’extension. Demain, le .paris permettra de mettre en avant les contenus, les sociétés ou le tourisme parisien de façon plus ciblée pour l’utilisateur. Il y a également un fort intérêt au niveau sécurité. Si je suis une banque, je pourrai éviter à mes clients d’être victimes de phishing en leur indiquant que seuls les mails provenant d’un .bnp par exemple, viennent de mon établissement.
Quand verrons-nous apparaître les premières nouvelles extensions ?
Même s’il y a déjà des dossiers en préparation, les dépôts officiels ne pourront être faits qu’en janvier prochain. Nous pouvons donc envisager les premiers dossiers validés pour fin 2012 ou début 2013.
Avez-vous une idée du nombre de candidatures qui vont être déposées ?
Certains dossiers sont connus mais beaucoup de sociétés veulent conserver leur dossier confidentiel. L’ICANN s’attend à environ 500 candidatures dans un premier temps mais nous n’avons pas encore une idée très précise du nombre de postulants.
Plus d’informations : ICANN
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