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Windows NT contre Unix : y-a-t-il un gagnant ?

Tech - Par iTPro.fr - Publié le 24 juin 2010
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Les parts de marché grignotées par Windows NT ayant fini par éroder la domination d'Unix, le débat continue à  faire rage sur la supériorité éventuelle de l'un des deux OS. Beaucoup d'utilisateurs prétendent avec une ferveur quasi religieuse que, quel que soit le système d'exploitation, le meilleur est celui avec lequel on a travaillé en premier. Dans le clan Unix, en particulier, certains sont apparemment convaincus qu'il suffit de vanter haut et fort les mérites d'Unix pour endiguer la marée Windows NT.
Ce débat brûlant met en lumière, non sans ironie, que l'origine des deux OS remonte au milieu des années soixante-dix et qu'ils ont tous deux été influencés en grande partie par des concepts et des théories identiques. Personne ne sera surpris de découvrir que Windows NT et Unix ont beaucoup de similitudes, mais aussi de différences. Cet article va traiter en parallèle Windows NT et Unix et comparer leurs architectures, avec un examen des principales caractéristiques de chacun : gestion des processus, ordonnancement, gestion de la mémoire et traitement des I/O. Il se terminera par une présentation des résultats des mesures les plus objectives disponibles, à  savoir les résultats des benchmarks reconnus par l'industrie.

Enfin, il abordera la question qui s'impose dans toute comparaison : " Quel est le meilleur des deux OS ? "Peu importe de quel côté du débat Windows NT-Unix vous vous trouvez, quelques surprises vous attendent.

Windows NT contre Unix : y-a-t-il un gagnant ?

Ken Thompson a développé la première version du système d’exploitation Unix en
1969 dans les Laboratoires Bell. Dennis Ritchie rejoignit Ken Thompson dès le
début du projet et non seulement inventa le langage de programmation C, mais contribua
également à  la conception de l’OS. Ken Thompson et Dennis Ritchie réécrivirent
Unix en C à  partir du langage assembleur PDP-7. Cette conversion joua un rôle
essentiel pour l’acceptation ultérieure d’Unix, en permettant à  différents ordinateurs
de recompiler facilement et d’exécuter le code de l’OS.

Selon certaines estimations 3 pour cent seulement du code source original d’Unix
convenaient à  un matériel indépendant, ce qui obligea les programmeurs à  le réécrire
pour le porter sur différents ordinateurs.Le développement d’Unix se poursuivit
dans les Labo de Bell et fut porté à  la connaissance de la communauté des chercheurs
dans une communication lors d’un congrès universitaire en 1974. Les Labo de Bell
sortirent la première version d’Unix, la V6 (Version 6), en 1976.

L’utilisation d’Unix se répandit rapidement dans un grand nombre d’universités
et de centres de recherche, en partie alimentée par la portabilité de l’OS sur
différents systèmes informatiques. En 1978, les Labo de Bell sortirent Unix Time-Sharing
System, Septième édition, version d’Unix spécifiquement conçue dans un objectif
de portabilité.

A l’époque, Unix présentait beaucoup de caractéristiques habituellement réservées
aux OS des mainframes et ses besoins en matière de ressources matérielles étaient
relativement légers. C’est ce qui faisait d’Unix l’OS idéal pour des systèmes
plus petits communément baptisés miniordinateurs.Les Labo de Bell distribuèrent
Unix avec le code source complet.
A partir de cette version, les chercheurs développèrent des versions customisées
en expérimentant des modifications de sa conception. Ces versions d’Unix personnalisées
contribuèrent à  son succès sur le marché, car elles facilitaient aux développeurs
l’intégration des innovations de l’OS. Mais cet héritage est un bienfait mitigé
qui ne fait toujours pas l’unanimité de la communauté Unix aujourd’hui.

Dans l’année qui suivit la publication du code source complet d’Unix par Bell,
trois ou quatre grandes variantes de l’OS commencèrent à  évoluer.Au début des
années 80, trois grandes branches (on parle également de  » souches « ) poussèrent
sur l’arbre Unix : Unix System III de l’USG (Unix Support Group) des Laboratoires
de Bell ; Unix Berkeley Source Distribution (BSD) de l’Université de Californie,
à  Berkeley, et XENIX une version d’Unix de Microsoft destinée à  la famille de
processeurs x86,.
Vous êtres surpris d’apprendre que Microsoft avait une version d’Unix ? Tenez-vous
bien, ce n’est pas tout : XENIX avait même la plus grande base installée de tous
les systèmes Unix au début des années 80. Microsoft a vendu XENIX à  SCO (Santa
Cruz Operation) en 1995, lors du rachat partiel de SCO. Pendant toutes les années
80, le marché Unix continua à  se fragmenter, diverses versions de l’OS se divisant
pour donner plusieurs autres versions ; dans de nombreux cas, les branches descendantes
d’une version ont fusionné avec des lignes séparées d’Unix.

La fragmentation d’Unix donna naissance à  de nombreuses variantes d’interfaces
de l’OS, avec pour conséquence l’impossibilité de porter les programmes d’une
version particulière sur d’autres versions. Pour enrayer cette tendance, un groupe
d’éditeurs, collaborant par le biais de l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics
Engineers), formula le standard POSIX. Une étape majeure de cet effort fut la
définition d’une interface d’appel système standard, ou API Unix, en 1988. Cette
API était POSIX 1003.1.
Les standards POSIX se sont développés pour inclure d’autres aspects d’Unix, notamment
les fonctions de traitement temps réel, les interfaces utilisateurs et les suites
applicatives. Mais, au détriment de la standardisation, d’autres organisations
ont établi des standards Unix à  la fin des années 80. Le X/OPEN Group, principalement
composé d’éditeurs européens, publia en 1987 une spécification de standard baptisée
Guide de la portabilité X/OPEN.

Bien que la plupart des variantes d’Unix supportent aujourd’hui soit le standard
POSIX, soit le standard X/OPEN, chaque éditeur essaie de différencier son offre
avec une interface, des applications et une architecture propriétaires. Il existe
actuellement plusieurs dizaines de versions d’Unix très répandues, et ce sont
Solaris de Sun, HP/UX de HP et AIX d’IBM qui détiennent les plus importantes parts
du marché Unix d’entreprise.
La version Linux d’Unix a récemment fait les titres de la presse commerciale.
Linux est une variante artisanale d’Unix conçue par Linus Torvalds et développée
ensuite par des centaines de développeurs indépendants dans le monde entier.

Depuis 1993, Linux (y compris le code source) peut se télécharger gratuitement
sur l’Internet. Ironie de l’histoire, il y a seulement quelques années de cela,
la presse informatique débattait pour savoir si Windows NT pouvait défier Unix,
alors qu’on argumente aujourd’hui pour savoir si Linux peut se poser en challenger
Windows NT. De récentes études de marché montrent que Linux est, avec Windows
NT, le seul OS serveur à  gagner des parts de marché. D’autres enquêtes font état
de 11 millions d’installations Windows NT, alors que, selon la communauté Linux,
sa base installée serait de 5 à  7 millions. (Pour en savoir plus sur le défi lancé
par Linux à  Windows NT, voir l’encadré  » Linux et l’entreprise « ). Le gros des
installations Windows NT se trouve dans les entreprises, alors qu’un pourcentage
important d’installations Linux appartient toujours au domaine des amateurs.
Mais cette situation pourrait changer, avec la récente sortie d’Oracle8 pour Linux
et l’investissement de Netscape et Intel dans Red Hat Software, éditeur de logiciels
pour Linux.

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