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Cloud, les start-up françaises en retard sur le Cloud

Cloud - Par Eric Sansonny - Publié le 23 février 2015
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Alors que 80 % des grandes entreprises françaises profitent des avantages du Cloud selon une étude de Cap Gemini, les start-ups et les PME restent à l'écart du mouvement.

Cloud, les start-up françaises en retard sur le Cloud

Seuls 30% d’entre elles utilisent les services d’informatique à la demande. D’où vient cet écart ? Le Cloud est-il inaccessible aux petites structures ?

Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation, parmi lesquels beaucoup d’idées reçues. Cette technologie qui n’est pourtant plus si jeune souffre encore de préjugés tenaces et d’une certaine méconnaissance, notamment de la part des petites entreprises. Elle est par exemple perçue comme chère. Parce que le Cloud donne accès à des solutions aussi performantes que celles des grandes entreprises, il apparaît comme un luxe, alors qu’il permet au contraire des économies d’échelle considérables. Les coûts liés à la supervision des infrastructures et à la sécurité physique sont partagés et le prix moyen des prestations s’en ressent.

Ces solutions correspondent d’autant plus aux finances des petites structures qu’elles sont d’une grande flexibilité. Contrairement aux serveurs dédiés, le Cloud permet de louer un service pour de petites durées ou de moduler la taille de son offre de façon dynamique. Le système « pay as you go », mode de tarification fréquent dans le Cloud Computing, consiste à ne payer que ce qui est réellement consommé. On donne ainsi les moyens aux entreprises d’adapter parfaitement leur consommation à leurs besoins même s’ils sont minimes.

Le « pay as you go » a bien ses limites. Les dépenses peuvent varier de façon importante d’une période à l’autre en fonction de l’utilisation et entraîner des frais imprévus. Mais il existe désormais des outils de prévision des coûts capables d’éviter les mauvaises surprises de ce genre. On peut aussi considérer que les start-ups font une réelle économie en confiant leurs infrastructures à des spécialistes de la gestion de serveurs, acquérant ainsi des compétences qui leur étaient jusque là extrêmement coûteuses voire inaccessibles.

La seconde crainte, et non des moindres, est celle de la sécurité des données métier. Celles-ci seraient plus vulnérables sur le Cloud que sur un serveur dédié ou local. Ici encore cette crainte est paradoxale, en particulier de la part des petites entreprises. Leur budget est loin d’être suffisant pour investir dans des infrastructures et des compétences aussi performantes en termes de sécurité que celles fournies par les opérateurs de Cloud Computing. Du point de vue de la sécurité physique, les data centers sont équipés de systèmes de climatisation et d’alimentation redondés, leur accès est soumis à des règles particulièrement restrictives et la surveillance y est comparable à celle des banques les plus sécurisées. D’autres précautions, comme la mise en place de SAN (Storage Area Network) assurant la redondance des données, représentent des investissements lourds que ne peuvent réaliser des structures jeunes aux moyens financiers limités.

En ce qui concerne la sécurité informatique à proprement parler, le raisonnement est le même. Toutefois les entreprises les plus réservées sur ce point peuvent opter pour un cloud privé, plus rassurant, avant peut-être d’accorder leur confiance à un cloud public. On peut finalement se demander pourquoi les questions de sécurité font hésiter les petites entreprises alors que les grands groupes, dont les ambitions sécuritaires ne sont pas remises en question, se lancent dans l’aventure du Cloud.

La culture du serveur dédié et le manque de confiance à l’égard de l’informatique « en nuage » sont caractéristiques des petites entreprises. En premier lieu pour des raisons liées aux habitudes et au temps nécessaire pour effectuer la transition. En créant une start-up il semble naturel de se tourner vers des solutions éprouvées, sur lesquelles on a travaillé auparavant. Puis une fois lancée, la start-up ne dispose que rarement du temps nécessaire pour expérimenter des solutions alternatives, elle doit se focaliser sur son business développement et ne peut s’aventurer à faire des tests.

Ces habitudes ont aussi beaucoup à voir avec la structure du marché européen, ses acteurs historiques, OVH et 1&1 par exemple, se sont largement positionnés sur d’autres services : serveurs dédiés, VPS ou hébergement mutualisés. La forte croissance du modèle Cloud leur pose des problèmes de transition technique et financière que ne connaissent pas les groupes américains qui ont pris le train du Cloud en marche. Ces problèmes de transition tiennent en grande partie à la métrique de référence chez les acteurs historiques qui reste le taux d’occupation des data centers. Le passage en mode Cloud, en augmentant la densité de données, fait baisser cette donnée essentielle.

Malgré les idées reçues et les obstacles le Cloud progresse. Selon Cisco, le marché devrait croître de 39 % par an d’ici 2018 en Europe. Un chiffre qui dénote alors que l’ensemble des services informatiques ne devrait croître que de 1,5 % en 2015 !

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