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Cybersécurité 2026 : identité, visibilité et IA, les ruptures qui redessinent les standards de résilience

Sécurité - Par iTPro - Publié le 28 novembre 2025
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Analyse des transformations profondes à venir dans les modèles de résilience et les standards de sécurité.

Cybersécurité 2026 : identité, visibilité et IA, les ruptures qui redessinent  les standards de résilience

Jan Bee, RSSI chez TeamViewer partage son analyse des prédictions Cybersécurité 2026.

La cyber-résilience devient une compétence business à part entière

 D’ici 2026, la cybersécurité sera considérée comme une discipline stratégique, et non une simple fonction de back-office. Les organisations qui se distingueront dans ce domaine n’investiront pas seulement dans les technologies, mais veilleront également à ce que leurs conseils d’administration et leurs responsables informatiques partagent un même langage de la résilience.

À l’heure actuelle, nombreux sont les conseils d’administration qui ne voient encore dans la sécurité qu’une question de conformité ou de coût, alors que les RSSI, eux, l’abordent en termes de risque et de continuité. Résultat : ce décalage crée des angles morts que les attaquants exploitent. À mesure que le risque cyber deviendra indissociable du risque métier, les conseils d’administration et les RSSI seront contraints de collaborer plus étroitement, afin de traduire les menaces techniques en répercussions financières, opérationnelles et réputationnelles sur lesquelles les dirigeants pourront agir.

La maturité des entreprises en matière de sécurité dépendra autant de l’alignement de la gouvernance que des contrôles d’ordre technique. Les RSSI devront mettre l’accent sur la narration stratégique, pas seulement sur la production de rapports.. Autrement dit, ils devront être en mesure de connecter les informations sur les menaces aux résultats de l’entreprise de façon claire et stratégique.

Les conseils d’administration, quant à eux, devront considérer la cyber-résilience comme un levier de compétitivité, et pas comme un simple poste budgétaire. Les entreprises capables de combler le fossé culturel entre sécurité et stratégie seront celles qui se remettront plus rapidement, et inspireront une plus grande confiance aux investisseurs, lorsqu’elles feront inévitablement l’objet d’un incident.

La visibilité sur la sécurité supplante la prévention comme indicateur clé de résilience

D’ici 2026, les programmes de sécurité les plus efficaces ne seront pas ceux capables de bloquer toutes les compromissions, mais ceux qui pourront les détecter en premier. Avec le développement des systèmes cloud et l’extension sans précédent des chaînes d’approvisionnement, l’idée ancienne d’une prévention totale s’évanouit rapidement. Dorénavant, le plus important sera la rapidité avec laquelle les organisations pourront détecter un incident et y réagir.

Les RSSI passent d’ores et déjà d’une mentalité de forteresse à une mentalité axée sur la visibilité. Pour eux, la question n’est donc plus « Sommes-nous protégés ? », mais « À quelle vitesse pouvons-nous voir ce qui se passe ? ». À l’ère de l’IA agentique et du SaaS hyperconnecté, cette vitesse deviendra décisive. Les organisations capables de détecter les problèmes en quelques secondes conserveront une longueur d’avance même sur les structures même les mieux protégées, mais qui sont lentes à réagir.

Jan Bee, RSSI TeamViewer

Jan Bee, RSSI TeamViewer

Les chaînes SaaS s’imposent comme la première surface d’attaque

En 2026, le monde interconnecté des applications SaaS représentera la vulnérabilité la plus importante pour les entreprises. À mesure que les entreprises délaissent les infrastructures sur site au profit des solutions cloud, les cybermalfaiteurs tournent également leur attention des infrastructures traditionnelles vers les failles liées aux fournisseurs tiers, voire aux sous-fournisseurs. Les systèmes hérités isolés ont fait leur temps, tout comme l’ancien modèle de sécurité d’entreprise.

Aujourd’hui, ce qui rend cette situation particulièrement préoccupante, c’est que les attaquants exploitent l’IA pour accélérer leur capacité à détecter et à exploiter les vulnérabilités de ces réseaux complexes de fournisseurs, transformant des opérations de surveillance autrefois chronophages en processus automatisés.

Les RSSI doivent prioriser la rapidité dans la sécurisation de leur écosystème de fournisseurs. Le défi ne consiste pas seulement à identifier les applications utilisées dans les différents services de l’entreprise, mais également à les cerner suffisamment vite pour les protéger avant que des attaquants n’en exploitent les failles.

Pour cela, la première étape consiste à définir une posture de sécurité de base pour chaque application , au lieu d’essayer de déployer des programmes de sécurité complets pendant des mois, voire des trimestres. La rapidité est la clé : sécuriser d’abord les principaux outils, puis passer systématiquement en revue la liste des fournisseurs associés.

L’identité remplace le périmètre réseau comme périmètre de sécurité

Le concept de périmètre réseau est bel et bien révolu. Cependant, de nombreuses entreprises n’ont toujours pas totalement adopté l’identité comme principal périmètre de sécurité. En 2026, les organisations reconnaîtront enfin le rôle fondamental, et non facultatif, de l’authentification unique (Single Sign-On, SSO). Le refus de mettre en œuvre une SSO pour toutes les applications d’entreprise sera de plus en plus considéré comme une faille de sécurité critique plutôt que comme une décision de gestion des fournisseurs. Les identités doivent être sécurisées de bout en bout, depuis le compte de l’utilisateur jusqu’à chaque application et point d’intégration.

Les entreprises doivent faire de la gestion des identités le point de départ de toutes leurs initiatives de sécurité, et non l’intégrer après coup. L’authentification unique doit être mise en œuvre sur l’ensemble du portefeuille applicatif, sans exception. Et au-delà de la SSO, il est important d’établir une transparence autour des identités des administrateurs et des techniciens support au sein des outils : les employés doivent pouvoir vérifier clairement qui se connecte à leurs systèmes (noms, adresses e-mail, affiliations à l’entreprise, etc.).

Cette transparence permet de créer le cadre de confiance nécessaire à des opérations sécurisées au-delà des périmètres organisationnels. C’est dans l’écart entre la disponibilité de ces solutions et leur implémentation effective que survient la majorité des défaillances de sécurité. Les technologies sont là : combler cet écart de mise en œuvre doit être la priorité pour 2026.

L’authentification sans mot de passe s’impose comme nouveau standard

Alors que les cadres de conformité continuent d’imposer des politiques de mots de passe complexes, les organisations avant-gardistes abandonneront complètement les mots de passe au profit de l’authentification sur plateforme et des systèmes biométriques. Les exigences de mots de passe qui avaient du sens il y a dix ans freinent aujourd’hui sérieusement les avancées en matière de sécurité. L’année 2026 marquera une séparation claire entre les organisations qui s’accrochent à des obligations de mots de passe obsolètes et celles qui font des clés d’accès, de l’authentification sur plateforme pour les appareils administrés et de la vérification biométrique, une norme.

Les RSSI doivent dès à présent commencer à planifier la suppression totale des mots de passe de leurs processus d’authentification. Ils doivent se focaliser sur l’authentification sur plateforme afin de vérifier la conformité des appareils administrés ainsi que de l’authentification biométrique. Cette approche est non seulement plus sûre, mais elle est également beaucoup plus simple pour les utilisateurs, car elle élimine la frustration et les risques de sécurité liés à la gestion des mots de passe. Il est vrai que certains cadres de conformité continuent de mettre l’accent sur les mots de passe, mais ces exigences ont perdu leur pertinence face à la physionomie actuelle des menaces.

Les équipes de sécurité doivent collaborer avec les équipes conformité pour démontrer comment les méthodes d’authentification modernes surpassent largement les objectifs de sécurité des exigences associées aux mots de passe, même si elles ne respectent pas à la lettre les réglementations plus anciennes.

Les organisations qui effectueront cette transition en 2026 jouiront d’une solide avance sur leurs concurrents, tant en termes de posture de sécurité que d’expérience utilisateur.

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