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Les bonnes pratiques de numérique responsable à mettre en place en entreprise

Enjeux IT - Par Sabine Terrey - Publié le 26 janvier 2023
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Selon le Baromètre du Numérique 2021 de l’Arcep, 66 % des Français utilisent leur ordinateur quotidiennement, et 73 % leur smartphone. La majorité du pays est donc connectée chaque jour.

Les bonnes pratiques de numérique responsable à mettre en place en entreprise

Marie-Laure Codaccioni, directrice d’unité adjointe et Eva Viana, Consultante, chez mc2i partagent leur expertise sur le sujet.

Afin de maîtriser l’impact environnemental de notre consommation numérique, le gouvernement a publié le 29 juillet 2022 un décret obligeant certains acteurs publics à élaborer une stratégie numérique responsable.

Cette publication traduit bien une volonté forte de redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif de  limiter la hausse de la température moyenne à 2 °C par rapport au début des années 1900 mais ne doit pas nous conduire à négliger l’impact des pratiques numériques des acteurs du secteur privé.

Nous vous livrons ici quelques informations et bonnes pratiques de numérique responsable simples à mettre en place qui vous permettront de diminuer l’empreinte environnementale, sociétale, politique et économique de vos activités numériques et d’apporter votre contribution à l’effort collectif.

Je suis salarié 

Que l’on travaille au bureau ou non, il est possible d’adopter de nombreux gestes simples pour rendre nos pratiques numériques plus responsables. 

La première étape est de limiter au maximum notre recours aux appareils. La généralisation du travail à distance a entraîné une importante hausse de la demande pour l’équipement informatique et le matériel ergonomique. Rappelons-nous que, de même que dans la vie personnelle, les achats d’occasion sont à favoriser. Si un achat neuf s’impose, nous pouvons nous orienter vers un matériel labellisé EPEATTCO ou Energy Star, qui garantissent une basse consommation énergétique. 

La deuxième étape vers un numérique plus responsable en tant que salarié est de préserver le matériel utilisé pour en allonger l’espérance de vie au maximum. Pour cela, rien de plus simple : nous devons prendre autant soin de nos appareils professionnels ainsi que de nos appareils personnels. 

Laisser une multiprise branchée ou un ordinateur en veille lorsqu’on est absent, c’est consommer de l’énergie pour rien et accélérer l’usure de l’équipement. En plus d’éteindre et débrancher le matériel à la fin de la journée, nous pouvons utiliser la fonctionnalité d’économie d’énergie pour diminuer notre consommation énergétique et augmenter la durée de vie des batteries. 

D’autres pratiques consistent à limiter le visionnage de vidéos en haute définition, ou bien tout simplement utiliser un thème sombre sur son matériel, une option de plus en plus proposée par les fabricants.
En respectant ces gestes, jusqu’à 25 % de la consommation électrique du matériel pourrait être économisée (source : Institut du Numérique Responsable).

Marie-Laure Codaccioni – Directrice d’unité adjointe mc2i

La troisième étape pour un numérique responsable est d’optimiser la fin de vie du matériel : à l’issue de son utilisation, nous pouvons le revendre d’occasion, le reconditionner ou l’apporter à un point de collecte spécialisé, qui pourra le recycler correctement.

Au bureau, il est également possible d’agir sur nos pratiques d’impression. 75 kg de papier par collaborateur sortent chaque année des imprimantes dans les entreprises, soit l’équivalent du volume de deux arbres. Lorsque nous le pouvons, limitons nos impressions au strict minimum : de même que pour les appareils numériques, éviter dans un premier temps d’imprimer reste la solution à favoriser. 

Quand l’impression est nécessaire, que le document est inconfortable à lire à l’écran et qu’il sera utilisé plusieurs fois, préférons l’emploi de papier recyclé, dont la fabrication consomme 60% d’eau et d’énergie en moins que celle du papier neuf. De plus, il est très facile de paramétrer ses impressions en recto-verso pour consommer deux fois moins de papier par rapport à une impression en recto pour un même document.

Je suis membre de la direction

En plus de tous les gestes précédemment cités, il est nécessaire que les membres de la direction soient engagés dans la démarche pour impulser la mise en place d’une politique de numérique responsable dans l’entreprise.

Eva Viana – Consultante mc2i

Le lancement d’un projet de numérique responsable a de nombreux avantages pour l’entreprise : meilleure image de marque, augmentation de la qualité de vie au travail et donc de l’efficacité des collaborateurs, économies… Comme tout projet, le numérique responsable est un changement à conduire. La désignation d’un membre de la direction comme sponsor du projet est une étape cruciale. 

Au vu des enjeux du numérique responsable, il est important de prendre ce rôle au sérieux et d’être moteur dans le projet. L’une des premières étapes pour cela est de commanditer un audit sur les pratiques numériques de l’entreprise pour analyser l’actuel et planifier le futur. A l’issue de cette étape, et tout au long du projet, le rôle principal d’un membre de la direction est de le soutenir jusqu’à son aboutissement.

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Je travaille au sein de la DSI (Direction des Systèmes d’Information)

Les collaborateurs de la Direction des Systèmes d’Information ont un rôle crucial à jouer dans la limitation, voire la diminution de l’impact des pratiques numériques des organisations. En effet, ce sont eux qui vont directement influencer l’architecture des SI utilisés au sein de l’entreprise, le choix des méthodes de stockage des données, et ce dès la conception même du système.

Il est possible et même recommandé de créer une architecture informatique qui réponde parfaitement aux attentes de l’entreprise, plutôt que d’utiliser des “packs” de SI qui fourniront des services supplémentaires et superflus. L’architecture en sera ainsi plus écologique, simple et économique.

Lors de la construction de cette architecture, une réflexion est nécessaire pour déterminer les besoins fonctionnels et techniques des SI à implémenter.

Ensuite, nous pouvons optimiser la solution de stockage de la donnée d’une part en limitant les données stockées, mais aussi en choisissant un data center situé au plus proche de l’entreprise. Un data center dont l’indice d’efficacité d’utilisation énergétique (ou PUE, Power Usage Effectiveness) est le plus proche possible de 1 garantit que l’énergie consommée (y compris la fabrication, les moyens de refroidissement, la fin de vie etc.) se rapproche le plus possible de de l’énergie totale consommée par tous les équipements informatiques.

Enfin, il convient deréfléchir à l’utilisation des différentes solutions numériques ou bureautiques. Étant donné que la moitié des fonctionnalités demandées par les utilisateurs ne sont jamais exploitées, une démarche d’éco-conception est indispensable avant et pendant la vie des logiciels pour éviter qu’ils ne se transforment en “obésiciels”, c’est-à-dire des logiciels proposant de trop nombreuses fonctionnalités inutiles.

La mise en place d’une politique de numérique responsable est un changement organisationnel profond à mener : nous avons vu dans cet article que de nombreux gestes sont possibles pour encourager cette évolution des organisations quel que soit notre rôle.

Un Français possède environ 15 appareils connectés en moyenne et leur usage ne fait qu’augmenter. Ainsi, il ne faut pas se limiter à notre rôle de collaborateurs, mais aller plus loin en adoptant des pratiques numériques responsables dans notre vie personnelle.

Les bonnes pratiques, nombreuses et faciles à trouver en faisant quelques recherches, chercheront à exploiter les trois axes suivants : éviter, réduire et compenser l’utilisation.

 

 

Enjeux IT - Par Sabine Terrey - Publié le 26 janvier 2023