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La Blockchain sort de la finance…

Data - Par Loïc Thobois - Publié le 06 août 2018
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Le Bitcoin fait parler de lui depuis plusieurs mois à tel point que le grand public s’intéresse de plus en plus à cette crypto-monnaie. Derrière celle-ci, se cache la Blockchain, cette technologie est vue par beaucoup de spécialistes comme l’une des prochaines grandes révolutions en informatique car elle va permettre de fiabiliser les échanges entre entités en garantissant l’intégrité et la non répudiation sans avoir de référentiel commun.

La Blockchain sort de la finance…

Avant de présenter les usages dans l’industrie, il est bon de revenir aux bases c’est-à-dire les principes de fonctionnement de la Blockchain pour mieux comprendre l’intérêt qu’elle suscite dans beaucoup de domaines.

Retour sur les fondamentaux

Le socle technique de la Blockchain s’appuie en réalité sur deux technologies :

  • La signature numérique

La signature numérique est bien connue pour sécuriser les échanges sur les réseaux. Elle utilise un algorithme asymétrique qui permet d’avoir un jeu de deux clés numériques (appelées clé publique et clé privée).

Ces deux clés sont liées l’une à l’autre, l’une permettant de chiffrer les données et l’autre permettant de déchiffrer les données. La clé privée, qui, comme son nom l’indique, sera maintenue confidentielle et une clé publique qui sera mise à disposition de tous ceux qui en auraient une utilité sans restriction.

Dans notre cas, on va inscrire dans la Blockchain des données signées (chiffrées avec une clé privée) qui seront ensuite lisibles par tous ceux qui auront la clé publique. Ceci afin de valider de manière irréfutable l’identité de celui qui a inscrit une transaction ainsi que le contenu qu’il a inscrit.

  • La blockchain

L’intérêt principal de la Blockchain est de proposer un référentiel décentralisé et non répudiable et donc partagé par tous les participants.

Dans la mesure où chaque membre peut avoir une copie de la base et donc la mettre à jour, l’intelligence de la Blockchain provient de sa capacité à synchroniser ces transactions entre les membres puis à valider des ‘blocs’ de transactions à partir d’un des serveurs membres.

Une fois la validation réalisée, tous les membres se resynchronisent sur ce bloc validé qui ne peut plus être modifié.

Pour falsifier un contenu (en injectant une donnée corrompue par exemple), il faudrait donc contrôler le serveur qui valide un bloc pour en modifier les informations. Aussi, pour déterminer le serveur qui va valider le prochain bloc, on va demander à tous les serveurs de ‘miner’, c’est-à-dire essayer de résoudre un problème mathématique complexe (qui prend plusieurs minutes sur les ordinateurs les plus puissants) afin d’obtenir un identifiant qui est nécessaire pour valider le bloc.

Les identifiants étant eux-mêmes dépendants des identifiants des blocs précédents … Autant dire que la tâche est ardue… Et qu’il faudrait investir dans des fermes de serveurs tellement importantes que cela n’en serait pas rentable… D’autres mécanismes permettent, de plus, de pallier d’éventuelles attaques plus élaborées.

La Blockchain s’aventure hors des milieux financiers

La Blockchain fait donc son chemin hors des milieux financiers car elle permet d’organiser et de référencer diverses transactions de manière décentralisée et théoriquement infalsifiable.

Les principes de la Blockchain sont donc très intéressants pour garantir un suivi dans une chaîne faisant intervenir des partenaires multiples.

De premiers cas d’usage opérationnels, font leur apparition dans le cadre de la grande distribution afin d’offrir une traçabilité du producteur aux consommateurs en passant par les commerces ou autres centrales d’achats.

Cette traçabilité est garantie par une infrastructure qui n’est pas dépendante d’un des intervenants mais bien du regroupement de tous, évitant ainsi la remise en question du contenu.

C’est ainsi que Amadou Sy, Directeur associé chez DT Consulting, Spécialiste de la billetterie évènementielle sportive souligne « Il semble acquis que les principes de la Blockchain vont progressivement pénétrer tous les secteurs d’activité, la billetterie pour les spectacles vivants n’y faisant pas exception. Cette pénétration offrira de nouvelles opportunités mais s’accompagnera inévitablement à mon sens d’une remise en cause de la participation de chacun des acteurs à la chaîne de valeur. Actuellement, nos efforts de R&D portent sur la transcription des principes dans des cas d’usages concrets appliqués à la billetterie pour les enceintes sportives. De la plateforme de vente initiale (propre à l’organisateur ou par le biais d’un distributeur), en passant par les reventes et échanges et jusqu’au contrôle d’accès dans les stades, le partage d’un registre de transactions sécurisé entre tous les acteurs va être créateur de valeur. Au-delà des expérimentations, deux aspects nous semblent clés pour l’adoption à large échelle dans notre secteur : la démocratisation de l’accès à ces technologies et l’interopérabilité des Blockchains ».

Les initiatives fleurissent

La Blockchain ne révolutionne pas les usages mais permet souvent de réduire les coûts et de renforcer la sécurité. Ainsi, des initiatives à petite échelle sont à l’étude comme la possibilité d’échanger de l’électricité dans le milieu de l’énergie renouvelable.

« La Blockchain est l’évolution naturelle de la signature numérique car elle la porte à un autre niveau en offrant notamment à nos clients une traçabilité forte sur les flux monétaires que nous gérons quotidiennement. Nous investissons de manière importante dans cette technologie car elle nous permet d’offrir à nos partenaires le maximum de garanties sur les transactions que nous opérons »  explique Yan Trehet, CEO Extent, Spécialiste de la dématérialisation documentaire et de la signature numérique

Les points négatifs souvent mis en avant au sujet de d’utilisation de la technologie Blockchain concernent la puissance de calcul nécessaire pour mettre en place la technologie et par extension, sa consommation énergétique.

Or, de nouveaux algorithmes moins énergivores voient le jour actuellement et sont d’ailleurs utilisés dans les nouvelles cryptomonnaies concurrentes du bitcoin.

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